La pratique de Luca Frati se divise entre le dessin et la performance. Elle essaie d’imaginer des récits qui oscillent entre l’ironie et l’émotion. L’écriture est un outil qui lui permet d’exprimer l’intimité, en adoptant un ton confessionnel pour transmettre des prises de position politiques. Le corps me permet de raconter l’expérience queer dans un contexte performatif, en explorant la féminité à travers le prisme de la dissidence par rapport au système sexe-genre. Elle s’intéresse aux manières dont le queer peut transformer et influencer les relations, l’amour et l’affection. Le récit est un axe central de sa recherche, qui s’appuie sur la culture pop pour observer le moment contemporain. Son objectif est de créer des espaces partagés entre elle et le public, afin que nous puissions traverser ensemble des états émotionnels. Elle aime penser sa pratique comme un assemblage, un processus digestif qui incorpore un large éventail de références et les combine de manière à produire des résultats et des significations différentes.

Tout la contamine et la traverse — elle aime le monde, et essaie de le comprendre à travers la recherche artistique.

Née à Gubbio (1997), elle s’est formée d’abord à l’Académie des Beaux-Arts de Venise puis à l’ECAL, Lausanne. Avec une histoire enracinée dans le dessin, elle s’est rapprochée de la performance et de l’écriture, produisant ces dernières années des pièces qui intègrent les deux. Sa poétique repose sur l’intimité, le partage des espaces et une réflexion sur l’amour. Elle a récemment présenté ses travaux à One gee in fog (Genève), Cripta 747 (Turin), Spazio Serra (Milan), Le Consortium (Dijon).