Depuis plusieurs années, Juliette Guérin explore les mécanismes de la consommation à travers le prisme de l’image, du désir et de l’influence. En utilisant les codes du marketing, de la publicité ou des réseaux sociaux, elle développe des dispositifs immersifs, souvent collaboratifs, qui interrogent notre rapport à l’objet, à l’image et à la fabrication du goût collectif.

Dans le cadre de cette résidence, elle concentrera sa recherche sur l’influence et les liens sociaux dans les dynamiques de consommation. Quels rôles jouent l’affect, le groupe, la viralité ou la publicité dans nos choix ? Comment ces objets et ces images deviennent-ils des vecteurs de sociabilité ? Quels récits et dynamiques collectives véhiculent-ils ?

Son projet débutera par une collecte de récits, d’objets et d’images glanés dans les quartiers, à travers la marche, l’observation, la discussion ou l’échange avec les habitant·es.

Pour cela, elle propose d’explorer les magasins, les bazars, les marchés et autres espaces de consommation accessibles et familiers. Ces lieux ordinaires, saturés de signes, lui permettront d’observer comment les comportements d’achat sont modelés par des logiques de groupe et des codes sociaux. Elle s’intéresse notamment à la manière dont les codes visuels comme les slogans, emballages, vitrines, les tendances sur les réseaux sociaux, constituent des formes d’écriture collective.

Cette phase de terrain constitue la base d’un travail critique autour des formes visibles de la consommation. À travers la collecte, elle cherche à révéler comment les logiques marchandes modèlent nos gestes, nos attitudes, nos affects et nos relations aux autres.

La consommation est abordée non comme une simple action économique, mais comme un langage social, un miroir de normes, de rêves et de tensions.

L’objectif est d’analyser et d’identifier des dispositifs marchands pour ensuite exagérer nos comportements, nos désirs et nos dégoûts. Les objets consommés, choisis, désirés ou rejetés deviennent ici des déclencheurs de postures, de récits et d’identifications.

Cette résidence sera pensée comme un espace de recherche ouvert, nourri d’une analyse théorique et conceptuelle, mais aussi d’une attention particulière à la culture populaire et d’une écoute attentive du territoire et de ses habitant·es.

À l’issue de cette résidence elle aimerait engager de nouveaux projets en résonance avec cette recherche, et produire des formes hybrides entre art, commerce et lien social, afin de mettre en évidence les réflexes de consommation et leur influence sur les comportements sociaux.